Allier projets alimentaires territoriaux et gestion durable des sols

Des modèles agricoles non durables, déconnectés du territoire


Bande de jardin potager sur compost

L’évolution des modèles agricoles vers une agriculture intensive a conduit à une dégradation importante des sols ces dernières décennies : usage intensif de produits phytosanitaires et d’engrais chimiques, engins agricoles toujours plus lourds, systèmes culturaux simplifiés sont autant de pratiques qui contribuent à dégrader les sols sur le long terme (pollutions, tassement, perte de biodiversité et de matière organique…). L’étalement urbain participe aussi de façon considérable à la destruction des sols autour des agglomérations. Ces sols étant souvent historiquement des terres maraichères favorables à l’agriculture.

Ces phénomènes conduisent à des systèmes

  • plus fragiles (nécessitant d’autant plus d’intrants pour les maintenir) ;
  • moins productifs (les rendements stagnent, voire diminuent, à l’instar des qualités nutritionnelles des aliments produits) ;
  • rendant les espaces urbains moins résilients du fait d’une moindre autonomie dans leur production alimentaire de proximité.

De plus, certaines pollutions générées par l’application d’engrais chimiques et produits phytosanitaires peuvent rester dans le sol ou être entraînées par la pluie vers les nappes phréatiques et les rivières, voire être transférées vers les plantes, les animaux et arriver jusqu’à nos assiettes par ces vois secondaires.

Développer des projets alimentaires territoriaux

Pour lutter contre ces phénomènes, il convient de développer des politiques de proximité et de territoire, dont la réussite suppose aussi de mobiliser les citoyens et l’ensemble des acteurs économiques locaux. Par exemple, soutenir et promouvoir le développement de projets alimentaires territoriaux permet de développer localement des filières de productions alimentaires durables et cohérentes avec les territoires visés. Ce soutien d’une activité agricole, notamment urbaine, et de transformation de proximité nécessite de repenser l’aménagement du territoire, en protégeant les meilleures terres arables de l’étalement urbain.

Promouvoir les bonnes pratiques auprès des citoyens

Il est aussi possible de promouvoir auprès des citoyens des solutions à mettre en place à leur niveau et de les accompagner (communications, formations…).

Devenir consommacteurs

Quel que soit le produit, l’acte d’achat a des conséquences fortes sur les sols. En achetant des produits bios ou respectant les principes de l’agroécologie, on soutient en amont un système de production respectueux des sols. En achetant local, on rend cohérent les projets alimentaires territoriaux, en participant au maintien des ceintures maraichères autour des villes qui n’ont de cesse de s’étendre et détruire les sols. En bonus, on réduit aussi l’impact environnemental du transport des marchandises ! (Attention toutefois à l’impact des derniers kilomètres).

Jardiner en toute sécurité

Avant

Avant de réaliser un potager, il est utile de s’interroger sur la qualité de son sol ; son observation (présence de macro-déchet par exemple) et la recherche de l’historique de la parcelle peuvent aider à suspecter une possible pollution et à identifier les substances qu’il convient d’analyser. Différents laboratoires proposent ces prestations, tout en expliquant la marche à suivre (prélèvement de sol, envoi, interprétation des résultats…).

Pendant

De nombreuses pratiques vertueuses faciles à mettre en place existent pour protéger les sols, et même les améliorer. Pour un sol est vivant, il est possible de promouvoir :

  • l’autoproduction (individuelle ou collective) de compost ou lombricompost, pour disposer d’une matière organique de qualité à apporter aux sols ;
  • les couverts végétaux : paillage ou semis (et en variant les espèces) pour limiter son dessèchement, et le recours aux pesticides tout en favorisant l’activité biologique et sa diversité ;
  • d’éviter de l’imperméabiliser. Dans ces conditions, le sol ne respire plus, ne filtre plus l’eau, ne supporte plus la biodiversité, il perd toutes ses fonctions essentielles.

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