Étude de l'ADEME
Ademe
économie circulaire et déchets
Le Syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Valorisation du Libournais Haute-Gironde (SMICVAL) a pour missions la collecte et le traitement des déchets de 190 000 habitants répartis sur 141 communes semi-urbaines et rurales. Le SMICVAL est issu du regroupement de deux syndicats distincts, dont la fusion date de 2005. Cette fusion entre deux syndicats de taille similaire a entrainé une crise de croissance : les difficultés rencontrées ont permis au SMICVAL d’accélérer l’optimisation de son service de collecte dès 2006.
Cette optimisation s’est traduite par :
Toutes ces optimisations se sont déroulées à effectif constant et ont permis au SMICVAL d’instaurer en Haute Gironde la collecte séparée des emballages au porte à porte. Le service est néanmoins assuré différemment sur les deux territoires, avec un schéma général sur le SMICVAL qui est le suivant :
Sur le territoire du Libournais : la collecte des EMR/papiers s’effectue avec des bennes monoflux, la collecte des OMR s’effectue en simultané avec les biodéchets (sur 42 000 hab) avec des bennes bi-flux.
Sur la Haute Gironde : la collecte des OMR s’effectue une semaine sur deux avec celle des EMR/papiers par l’intermédiaire de benne bi-compartimentées. Le SMICVAL a différé la collecte des biodéchets sur ce territoire en raison de l’absence d’un exutoire de proximité.
La collecte des biodéchets (uniquement les restes de repas) existe depuis 2003 sur 13 communes du Libournais (42 000 habitants) dans les secteurs les plus urbanisés (secteur semi-urbain). Elle a été mise en place dans le cadre d’une politique de gestion multi-filières des déchets dont un des fondements est la gestion de la matière organique. Cette politique s’est traduite par la mise en place de collectes d’emballages et de biodéchets au porte à porte et par la construction d’un Pôle Environnement sur lequel est implanté un centre de tri et une plate forme de compostage.
Le flux des biodéchets n’a pas échappé à la stratégie d’optimisation de la collecte décidée en 2006. La nécessité d’une réorganisation de la collecte des biodéchets a été mise en avant par l’analyse de la matrice des coûts SINOE. Cette analyse ayant montré qu’une collecte dédiée des biodéchets avait un coût élevé, ce coût à la tonne est renchéri principalement par :
L’objectif principal recherché par la mise en place d’une collecte simultanée des OMR et des biodéchets est donc la maîtrise des coûts de collecte avec :
Organisation du service avant l’optimisation :
- biodéchets : collecte dédiée avec une BOM de PTAC 10 T et un équipage de 3 personnes (7h de tournée)
- OMR : collecte dédiée avec une BOM de PTAC 19T et un équipage de 3 personnes (7h de tournée)
Organisation du service après l’optimisation :
OMR/Biodéchets : collecte simultanée avec une BOM biflux de PTAC 26T et un équipage de 3 personnes (8h de tournée)
Il est à noter que si les déchets verts collectés en déchèteries sont concernés par la valorisation organique, ces derniers sont exclus de la collecte des biodéchets.
Dans les circuits de collecte, le SMICVAL ramasse les biodéchets générés par les particuliers mais également par les gros producteurs (restauration collective, traiteur, commerce…) soit au total 130 professionnels. En revanche, l’habitat vertical ne bénéficie pas d’une collecte au porte à porte des biodéchets.
En 2011, le SMICVAL a collecté 1 116 T de biodéchets. Le passage d’une collecte dédiée à une collecte bi-flux n’a pas eu d’effets sur les quantités collectées.
Sur le Libournais la collecte des OMR et des biodéchets réalisée en simultané en bi-flux a permis de réaliser une économie substantielle : elle s’est traduite par une réduction de la masse salariale (de 6 agents pour les 2 collectes dédiés à 3 agents pour la collecte simultanée avec 1 h de plus par tournée) ainsi que par une diminution des kilomètres de collecte (1 tournée pour 2 flux au lieu de 2 tournées) et de la consommation de gasoil associée.
Le taux de participation à la collecte sélective des biodéchets est faible, mais la qualité est irréprochable. Le SMICVAL ne constate aucune erreur de tri.
Compost :
Le SMICVAL dispose au sein de son Pôle Environnement d’une plate-forme de compostage en aération pilotée. Ce process permet au SMICVAL de composter quasiment tous les produits organiques (produits carnés, poissons, coquillages, œufs…).
Avec ces biodéchets, le SMICVAL élabore un compost composé de 1/3 de biodéchets et 2/3 de déchets verts issus des déchèteries. Ce compost répond à la norme NFU 44-051 ainsi qu’au cahier des charges pour l’agriculture biologique même si la règlementation actuelle ne permet pas actuellement de la certifier. Ce compost est vendu aux particuliers, communes, agriculteurs et viticulteurs (2 000 visites sur la plate-forme en 2011). En 2011, la demande en compost a dépassé les capacités de production du SMICVAL.
La distribution des bioseaux aérés s’est effectuée au porte à porte par les conseillers locaux en valorisation des déchets (agents de la collectivité affectés à la sensibilisation au tri séparé des déchets, au traitement des refus de tri, à la promotion du compostage...).
Lors de la mise en place de la collecte séparée des biodéchets au porte à porte en 2002 et 2003, le SMICVAL a bénéficié des subventions de l’ADEME et du Conseil Général.
Une benne à ordures ménagères bi-flux coûte environ 30 à 40 000 € de plus qu’une BOM 26T monoflux.
Les bioseaux aérés sont de 1 à 2 euros plus chers qu’un bioseau fermé.
Pré-collecte :
Pour permettre aux particuliers de trier leurs biodéchets, le SMICVAL met à leur disposition :
Il est à noter que durant les premières années, le SMICVAL a distribué des bioseaux fermés. Cette absence d’aération maintenait l’humidité à l’intérieur du bioseau, humidité qui, combinée à la température ambiante, favorisait une dégradation prématurée des sacs. De nombreux usagers ont vu leurs sacs se déchirer au moment du transfert du bioseau fermé dans le bac de 35 litres de pré-collecte et le contenu s’est répandu sur le sol. Confrontés à ce problème, certains usagers ont arrêté de trier leur biodéchets.
Pour permettre aux professionnels de trier leurs biodéchets, le SMICVAL met à leur disposition :
Les professionnels sont soumis à la redevance spéciale.
Véhicules de collecte :
Evolutions prévues :
Sur une commune volontaire, le SMICVAL a réduit la fréquence de collecte des OMR d’un passage par semaine à un passage tous les 15 jours. En revanche, la collecte des biodéchets a été maintenue à un passage par semaine. De cette manière, l’usager est fortement incité à trier la matière organique contenu dans ses déchets afin de limiter les nuisances olfactives. Ce dispositif a permis de tripler le taux de participation et d’augmenter de 92% les tonnes collectées. Pour améliorer le service aux usagers, une seconde collecte des biodéchets par semaine est réalisée pendant les fortes chaleurs (du 15 juin au 15 septembre).
Cette optimisation de la fréquence de collecte des OMR pourra être étendue à d’autres communes.
Lors de la mise en place de la collecte sélective des biodéchets au porte à porte en 2002 et 2003, le SMICVAL a bénéficié des subventions de l’ADEME et du Conseil Général.
Cette collecte des biodéchets répond aux exigences du plan départemental de la gestion des déchets ménagers de la Gironde. Elle évite au SMICVAL de devoir stabiliser ses déchets avant de les enfouir.
Ce schéma de collecte est reproductible sur tous les territoires dont les fréquences de collecte sont faibles et bénéficiant d’un exutoire autorisé.
Freins :
Facteurs de réussite :
Collecte des biodéchets couplée à la collecte des ordures ménagères résiduelles (OMR).
Limiter cette collecte aux zones semi-urbaines ou semi-rurales, ne pas essayer de couvrir l’intégralité d’un territoire pour maitriser le coût de cette collecte.
Construire les circuits de collecte autour des gros producteurs.