Plan Territorial de Prévention
Ademe
économie circulaire et déchets
La prévention des déchets, également appelée réduction à la source, est s’est progressivement affirmée comme la priorité de la politique européenne et nationale des déchets : « le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit… ».
En 2010 et 2011, les lois issues du Grenelle de l’environnement consacrent la notion de prévention des déchets et l’ADEME est chargée de la mise en œuvre de ces orientations, notamment au travers de la signature avec les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) compétents de programmes locaux de prévention (PLP) et au travers du conventionnement avec les Départements pour l’élaboration de plans départementaux de prévention (PDP), qui sont les déclinaisons locales de la politique de prévention.
Plus récemment, en août 2015, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte réaffirme fortement le principe de Prévention des déchets, notamment par la réduction des déchets ménagers et assimilés de 10%, cet objectif étant encore nettement plus ambitieux.
C’est dans ce contexte global que des PDP ont été mis en place, en 2011, par les Départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
Une originalité de l’Alsace est en effet que le PDP est réalisé dans le cadre d’une étroite collaboration entre le deux Départements alsaciens, avec notamment une chargée de mission conjointe. Les relations partenariales entre les deux Départements sont fixées par convention. Dans le Haut-Rhin, il existe une collaboration également conventionnelle entre le Département et l’Agence Départementale pour la Maîtrise des Déchets (ADMD), qui joue un rôle d’animateur et de promoteur de projets innovants.
La loi portant Nouvelle Organisation de la République (NOTRe), également adoptée en août 2015, transfère aux Régions la compétence de la planification des déchets non dangereux jusqu’ici exercée par les Départements. Ce transfert, qui prend effet dès promulgation de la loi, ne sera en fait effectif qu’à partir de 2017. De ce fait, l’année 2016 a constitué une année de transition et les deux Départements alsaciens ont œuvré en sorte de garantir la continuité du service public. En particulier, ils ont décidé de poursuivre leur PDP jusqu’à son terme contractuel, le 31 décembre 2016.
Les objectifs principaux assignés aux PDP dans le cadre du conventionnement avec l’ADEME sont d’animer la politique de Prévention des déchets à l’échelle interdépartementale et de contribuer à couvrir 80 % de la population par des PLP.
Ces objectifs prioritaires ont été atteints. En outre un sondage réalisé auprès de la population bas-rhinoise souligne la réceptivité des ménages à la problématique de la prévention des déchets. Une enquête réalisée auprès de la totalité des EPCI des deux départements montrent que plus de 90 % d’entre eux, représentant plus de 98 % de la population, entendent poursuivre ou engager un PLP.
Indicateurs | Valeurs pour 2016 | Objectifs pour la fin du plan | Valeurs réalisées | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
2013 | 2014 | 2015 | 2016 | ||||
Population couverte | Population PLP | 652397 | 576629 | 646901 | 652397 | 652397 | |
Population totale (INSEE) | 763669 | 758723 | 761060 | 763669 | 763669 | ||
% | 85,4% | 80% | 76% | 85% | 85,4% | 85,4% | |
Production de déchets en kg/hab |
OMA | 326 | 343 | 349 | 344 | 332 | 326 |
DMA | 598 | 565 | 614 | 608 | 604 | 598 | |
Nombre d'équivalents temps plein de l'équipe projet | 1,85 | 2,10 | 1,85 | 2,15 | 1,85 | ||
Nombre de réunions du réseau | 2 | 2 | 4 | 3 | 2 | ||
Coût annuel du plan par habitant | 1,89 | 1,58 | 1,08 |
Deux sondages ont été réalisés auprès des ménages sur la base d’un même questionnaire dans le Bas-Rhin : le premier en 2012 sur un échantillon de 1200 personnes, au démarrage du PDP, le second en 2016 sur un échantillon de 1 600 personnes à l’issue du plan interdépartemental d’actions de prévention (NB : on considèrera ici que les résultats obtenus dans le Bas-Rhin sont également acceptables à l’échelle de toute l’Alsace).
Les enseignements issus du sondage surévaluent souvent les pratiques en matière de prévention, mais l’évolution des tendances reste valable.
Le niveau d’information de la population sur la prévention reste stable (68 %) mais inférieur au niveau national. Toutefois, 92% des bas-rhinois restent disposés à agir pour la prévention des déchets. Les plus volontaires seraient les 18-39 ans vivant en logement collectif avec un niveau d’enseignement supérieur. La télévision, mais aussi les informations des EPCI, les brochures et affiches, constituent les moyens de communication privilégiés.
La pratique des gestes de prévention s’avère en augmentation depuis 2012 pour tous les gestes proposés, à l’exception de l’utilisation de changes lavables. Il reste un fort potentiel de développement de ces pratiques qu’il s’agisse du stop-pub, des achats éco-responsables, ou du compostage, surtout en habitat collectif où de nombreux habitants seraient disposés à le pratiquer.
Le compostage des déchets de cuisine serait pratiqué par 47% des sondés, celui des déchets verts par 34 à 50 % des sondés. C’est très supérieur aux résultats de 2012 (17 %) et corroboré par d’autres sondages locaux.
Une autre action emblématique, l’apposition d’un « stop-pub » serait adoptée par 31% des sondés (un pointage en 2015 sur le SMICTOM de la Région de Saverne situe ce taux autour de 21% au lieu de 33% dans le sondage national).
Le gaspillage alimentaire est un thème désormais médiatisé : si 54% reconnaissent avoir des restes de repas non consommés, 35% admettent jeter des aliments encore emballés. C’est mieux qu’en 2012, et cela s’accompagne de quelques gestes de prévention rentrés dans les habitudes (liste de courses, rangement du frigo, adaptation des portions préparées).
Plus surprenant, 63% des sondés indiquent avoir été informés sur la dangerosité de certains produits et 23% sur leur lieu de travail, ou par des magazines, ou les étiquettes des produits. Ils respectent les consignes pour certains déchets dangereux les plus connus (piles, batteries, ampoules..) et essayent d’utiliser des produits alternatifs aux produits ménagers.
Les résultats du sondage effectué en 2016 auprès des bas-rhinois ont conforté la majorité des choix effectués par les Départements dans leurs plans d’actions de prévention.
L’objectif d’une couverture de 80 % de la population par des PLP a été atteint dès 2014 et même dépassé, puisque en 2016 plus de 85 % du Haut-Rhin était couvert. En outre, du fait de la fusion entre EPCI liée à la refonte de l’intercommunalité (loi NOTRe), certains EPCI encore non couverts par des PLP se verront de fait dotés d’un tel programme d’actions. Le taux de couverture par des PLP devrait ainsi dépasser mécaniquement 96 % courant 2017.
Enquête auprès des EPCI et perspectives pour les années à venir:
Une enquête a été réalisée auprès de la totalité des EPCI haut-rhinois pour dresser le bilan et dessiner les perspectives en matière de PLP. Elle a permis de tirer les enseignements suivants :
- Une large majorité des Collectivités compétentes, soit 24 sur 30 EPCI au total, est déjà engagée dans des PLP. Ils représentent 75 % des EPCI et 85 % de la population. Tous ces EPCI ont marqué leur intention de poursuivre leurs actions de prévention et de pérenniser leur PLP,
- Deux EPCI non couverts actuellement par un PLP ont l’intention de lancer un PLP en 2017, après leur fusion,
- Quatre Collectivités non couvertes par des PLP seront de fait couvertes au travers de la fusion avec un EPCI possédant déjà un PLP,
In fine, seuls deux EPCI n’ont pas clairement signalé à ce jour leur volonté de réaliser un PLP.
Ainsi, 28 des 30 EPCI seront couverts par un PLP en 2017, soit 94 % d’entre eux. En termes de population, le taux de couverture atteindra 96 % en 2017.
Pour sérier les différents domaines d’intervention de la Prévention des déchets, un plan d’action a été élaboré pendant la première année du PDP. Ce plan d’action a identifié 4 grands axes d’intervention :
- Eco-exemplarité : une démarche bien intégrée dans les services départementaux
De nombreuses actions d’éco-exemplarité ont été mises en place dans l’administration départementale et les collèges.
- Limitation de la production de papiers (impressions recto-verso, utilisation comme brouillon, dématérialisation des dossiers, mutualisation des moyens d’impression),
- Participation à la semaine européenne de la réduction des déchets (SERD),
- Eco-produits utilisés par les femmes de ménage,
- Revente sur le marché de l’occasion du matériel informatique
- Guide des déchets dans les collèges,
- Lutte contre le gaspillage alimentaire dans les cantines (formation des cuisiniers, sensibilisation des élèves, pesée du pain ou des restes de repas),
- Compostage des biodéchets, mulching, gestion différenciée des espaces verts,
- Démarche zéro-phyto.
-Communication et sensibilisation : un appui logistique auprès des relais existants
Pour changer les comportements, il est nécessaire de communiquer sur les éco-gestes quotidiens en faveur de la prévention des déchets, en direction de divers publics, avec des supports de sensibilisation variés (intranet du Département, Haut-Rhin magazine, exposition sur le gaspillage alimentaire, dépliant sur les couches lavables, le compostage et la gestion différenciée des espaces verts).
- Accompagner les Programmes Locaux de Prévention (PLP)
Le réseau des animateurs de plans et programmes de Prévention (A3P) a organisé deux fois par an minimum des réunions à l’attention de tous les animateurs des PLP et des PDP
Durant l’année 2016, tous les EPCI ont été auditionnés, soit par les services, soit par un bureau d’études, soit par les deux, pour dresser le bilan des PLP et connaître leurs projets d’avenir.
- Mobilisation des acteurs du territoire
- Un appel à projet sur le gaspillage alimentaire, porté conjointement par DRAAF, l’ADEME et les deux Départements alsaciens, a été lancé en 2015.
- Le partenariat avec les fédérations des boulangers a abouti à la mise en place d’une action de sensibilisation des clients de ces établissements à la lutte contre le gaspillage du pain, baptisée « le pain, n’en perdons pas une miette ».
- Intégrer la prévention aux observatoires départementaux